Ce que Yasmina Khadra doit à Youcef Dris

Ce que Yasmina Khadra doit à Youcef Dris
Au mois de septembre dernier je reçois dans ma boîte aux lettres une enveloppe qui contient un roman. L’auteur : Youcef Dris, algérien, inconnu en France et même dans son propre pays, est un écrivain touche à tout : récit, roman, poésie; il est également journaliste.

Roman ? Dès la 4ème de couverture, j’ai été très surpris par la présentation du livre qui me rappelait l’histoire de ces deux amants (Jonas & Emilie) dans le dernier roman de Yasmina Khadra, Ce que le jour doit à la nuit. Mais je suis resté prudent. Je me suis dit que ce n’est pas possible : un homme aussi intègre et connu que Yasmina Khadra ne peut pas faire une chose pareille. A ce moment-là, j’ignorais encore qu’il avait déjà été contraint de retirer un de ses romans des librairies, et que ce premier plagiat était inscrit sur le site d’une encyclopédie.

Parce que j’ai eu un débat avec lui l’année dernière, c’est donc à moi de faire le sale boulot. Depuis septembre dernier, j’avais dans ma bibliothèque deux romans qui contiennent la même histoire et je ne le savais pas. Yasmina Khadra est doté d’un culot phénoménal. A ma connaissance, il est le seul romancier, dans l’histoire de la littérature française, à avoir réclamé aussi stupidement un prix littéraire pour un livre qui n’est rien d’autre qu’un plagiat caractérisé.

Pire que le plagiat, le pillage. Son dernier roman est une pâle copie d’un récit paru en 2004, une histoire véridique d’un amour impossible entre une pied-noir et un algérien, une histoire qui a déjà été racontée, photos à l’appui, quatre ans auparavant, par l’écrivain algérien Youcef Dris dans un livre de 142 pages : Les amants de Padovani, un excellent récit, sans dialogues superficiels ni niaiseries, un récit publié aux éditions Dalimen, et uniquement en Algérie.

Sur plus de 400 pages, Yasmina Khadra a, dès la fin de la première centaine, repris à son compte tout le récit de Youcef Dris pour en faire un médiocre roman de gare, une histoire à l’eau de rose, digne des pires romans d’amour, une histoire sans queue ni tête qui a dû faire pouffer de rire l’auteur des « amants de Padovani. »

Voici ce qu’en disait déjà un lecteur troublé, Abdallah, au mois de sep. 2008 :

“Ce roman de Yasmina Khadra (2008) me fait penser étrangement a du déjà vu ou lu. En effet, l’histoire ressemble étrangement à celle d’un autre roman LES AMANTS DE PADOVANI de l’auteur algérien Youcef Dris paru en mars 2004 et présenté au Salon du livre à Paris où je l’ai acheté. Le héros de Khadra débarque à Oran, celui de Dris à Alger. De modeste condition, ils sont tous deux scolarisés ; chose pas aisée en cette période coloniale pour des indigènes. Ils tombent amoureux tous deux d’une européenne, Emilie pour Khadra et Amélie pour Dris. Ils assistent tous deux au départ massif des français d’Algérie et tous deux vont se recueillir sur la tombe de leur dulcinée à Aix en Provence pour Khadra et à Saint-Raphaël pour Dris. Et les coïncidences sont légion dans les deux textes. Qui s’est “inspiré” de l’autre ?”

Les mots « coincidence » et « inspiration » qu’emploie Abdallah sont de faibles litotes pour décrire l’ampleur du pillage. Plus que des similitudes, l’auteur de Ce que le jour doit à la nuit n’a rien fait d’autre que réécrire l’histoire de ces deux amants, en prenant soin d’y injecter sa propre histoire.

Qqs ressemblances qui sautent aux yeux :

  • L’époque où commence l’histoire, dans les deux livres, ce sont les années trente.
  • Le lieu : l’Algérie.
  • Dans les deux livres, il est question de deux Arabes qui tombent amoureux d’une européenne.
  • Dans le livre de Youcef Dris, les amoureux s’appellent d’abord Amélie et Dahmane. Dans celui de Yasmina Khadra, Emilie et Younes.
  • Le héros de Youcef Dris débarque à Alger, celui de Yasmina Khadra à Oran.
  • Dans les deux livres, les deux Arabes changeront ensuite d’identité, troquant leur prénom arabe contre un prénom chrétien pour l’un, hébraïque pour l’autre. Chez Youcef Dris, Dahmane devient Dédé, chez Yasmina Khadra, Younes devient Jonas.
  • Ce n’est pourtant pas les diminutifs qui manquent mais même un « Dédé », on en retrouvera un également chez Khadra.
  • C’est grâce à l’intervention directe de l’Européen que le petit arabe est scolarisé, dans les deux livres
  • Dans les deux livres, l’arabe est empêché de vivre son amour avec la jeune Amélie/Emilie.
  • Dans les deux livres, leur union est empêchée par la volonté des parents de la fille : le père d’Amélie dans le livre de Dris, la mère d’Emilie dans le livre de Khadra.
  • Après cet interdit, dans les deux livres les deux amoureux sont séparés durant de longues années.
  • Dans les deux livres, ils assistent au départ des Français d’Algérie.
  • Et pendant ce temps, les deux Arabes dans les deux livres sont victimes de racisme.
  • Outre la séparation forcée par l’autorité d’un tiers, dans les deux livres ils sont rejetés parce qu’Arabes : à l’école, par les copains pour l’un, par les filles pour l’autre.
  • L’histoire du bagne, dans les deux livres.
  • Dans les deux livres, la fin se passe dans le sud de la France : à Aix dans le livre de Yasmina Khadra, où l’auteur a vécu, à Saint-Raphaël dans le livre de Youcef Dris, qui a respecté la vraie histoire de son cousin.
  • Dans les deux livres, Amélie et Emilie accouchent.
  • Dans les deux livres, Amélie et Emilie meurent, mais pas l’enfant.
  • Dans les deux livres, les deux Arabes retrouvent le fils d’Amélie/Emilie à la fin.
  • Dans les deux livres, l’Arabe ne sera pas le père.
  • Dans les deux livres, Amélie et Emilie ont écrit une lettre à Dédé et à Jonas.

Et les ressemblances ne s’arrêtent pas qu’au texte. A la fin du récit Les amants de Padovani, il y a quatre photos, des daguerréotypes que Youcef Dris avait retrouvés chez sa mère dans une vieille caisse, dont celle de la femme au chapeau:

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« À l’âge de onze ans j’ai écrit « Le Petit Mohammed » qui est un plagiat du « Petit Poucet »» Yasmina Khadra

Yasmina Khadra est un auteur qui puise sans vergogne dans le fond commun des idées et des faits divers. Il n’y a aucune limite, pour lui, entre l’emprunt servile et l’emprunt créatif. Dans Ce que le jour doit à la nuit, le petit Younes fait comme l’auteur du livre : dès la page 70 il change d’identité et devient Jonas, un français qui vivra en Algérie parmi les Français, isolé des « siens », très poli, non violent, en plus un vrai beau gosse avec des yeux bleus. Un garçon à croquer. Tout un fantasme qu’on va s’abstenir de rappeler tellement c’est gros. Quant à Emilie, c’est la même : dans le récit de Youcef Dris (2004), elle s’appelle Amélie et, comme l’autre, accouchera, puis mourra en France après avoir écrit une lettre à Jonas.

Yasmina Khadra a été confié à l’armée algérienne par son père à l’âge de neuf ou dix ans, comme le jeune Younes. Comme le jeune Jonas, c’est une nouvelle famille que Yasmina Khadra avait retrouvée au sein de l’armée, une « famille » avec laquelle il vivra plusieurs décennies. Ce n’est pas le plus gênant mais on aurait aimé ne pas y penser, car il est impossible de ne pas faire le parallèle, durant la lecture, entre le personnage du roman principal confié à une famille de pied noir à l’âge de dix ans, avec la vraie vie de l’auteur.

Bernard Barrault, l’éditeur de Yasmina Khadra (Julliard), a-t-il lu « Les amants de Padovani » ? J’en doute. De même qu’il n’avait jamais lu, du moins avant sa publication, Frenchy, le roman que Yasmina Khadra avait publié aux éditions Fayard en 2004 sous le nom de Benjamin Cros, une charge antiaméricaine ridicule et d’une haine inouïe. Un roman vendu à 460 (quatre cent soixante) exemplaires. Benjamin Cros est moins bon que Yasmina Khadra! Un important éditeur parisien m’avait dit à propos de Yasmina Khadra : « Chez Julliard, ils disent qu’ils ne font que le corriger. Mais on sait qu’on lui réécrit ses livres. » Sur France Culture, en 2007, l’excellent Tewfik Hakem à qui je répondais que je n’avais rien lu de Yasmina Khadra, m’a recommandé dans un éclat de rire de lire au moins un de ces roman.

Rappel :
Parce qu’il ne figurait sur aucune liste de prix, furieux et se croyant peut-être en Algérie, voici ce qu’il déclara au Parisien en 2008 :

« Toutes les institutions littéraires se sont liguées contre moi » L’auteur dénonce ainsi le fait que son best-seller « Ce que le jour doit à la nuit » soit absent de la liste des prix. « Ça n’a pas de sens, dit-il, ces aberrations parisiennes. Les gens pensent que ça a été facile pour moi de devenir écrivain. J’ai été soldat à l’âge de 9 ans. J’ai évolué dans un pays où l’on parle de livres mais jamais d’écrivains et dans une institution [l’armée] qui est aux antipodes de cette vocation. » Le romancier n’accepte pas ce rejet d’autant plus qu’il est plutôt convaincu de la qualité de son œuvre puisqu’il déclare : « Je ne pense pas pouvoir écrire un livre meilleur que celui-là. » Et il précise aussi ceci : « On devrait me saluer pour ça : j’écris dans une langue qui n’est pas la mienne. »

Si l’occasion se présente, un jour, je ferais une note rien que sur cette dernière déclaration : “J’écris dans une langue qui n’est pas la mienne.”

Photos publiées dans Les amants de Padovani :
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Photos reçues de Youcef Dris :

Amélie Lemoigne sur le bateau en partance vers Marseille,
photograpiée par Dahmane

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Jeunes pieds-noirs à la plage de Padovani
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Amélie Lemoigne et Dahmane avec les soeurs d’amélie à la Pointe Pescade
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Amélie Lemoigne, sa cousine et Dahmane à Saint-Raphaël


Les amants de Padovani

Présentation de l’éditeur:
Si les deux amants ne s’étaient pas trompés d’époque, leur idylle aurait été toute de lumière. Mais dans l’Algérie des années 30, lorsqu’on s’appelle Amélie et Dahmane, les histoires d’amour n’ont pas droit de cité. Et ce sont les pages d’une vraie tragédie qui composent ce roman qui n’en est pas un. La fille de Démontès mourra d’avoir « pêché » avec un indigène; le petit-fils de Fatma paiera d’une vie de malheur une passion qu’il n’a pas su esquiver. Il y a dans « Les amants de Padovani », outre le souffle d’un grand drame sentimental, l’évocation douloureuse d’une Algérie accablée par l’apartheid colonial.
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Né à Tizi-Ouzou le 25 octobre 1945, Youcef Dris a fait ses premiers pas dans la littérature en 1972, en publiant des nouvelles dans les pages culturelles d’”El Moujahid”, à l’époque seul quotidien national de langue française.

Directeur de publication de l’hebdomadaire oranais “Côté Ouest” et auteur de dossiers de société et d’articles politiques et sociaux dans de nombreuses publications, il a dirigé pendant deux ans “Hebdo Rama”, un périodique culturel.

En 1993, Youcef Dris a publié un recueil de poèmes intitulé “Grisailles.”


En toile de fond : c’est une Algérie vivant dans les années 1930. La cruauté née du colonialisme et puis une histoire d’amour. Une histoire qui aurait sans aucun doute trouvé une fin heureuse à notre époque. Amélie, la bourgeoise, et Dahmane, l’indigène, se sont trop aimés pour se douter un instant de la tragédie qui les
Un amour impossible en des temps imprévisibles, l’air n’est pas à la romance encore moins à la passion mais plutôt au fiel de la haine raciale. Sur Les amants de Padovani souffle un vent brûlant ! Après l’amour et la mort, l’écrivain nous invite à vivre chaque seconde du drame de cet amour interdit.
Son roman, à la fois émouvant et déchirant, nous interpelle au détour d’une rue, d’une ruelle ou d’une petite venelle du populeux quartier de Belcourt et de la rue d’Isly en ce début du XXe siècle. Ce fut d’abord « l’apprentissage » du petit Dahmane des us et coutumes des pieds-noirs auprès de la famille de maître Démontes, qui habitait la rue d’Isly.
S. BENSAYAH
Le Soir d’Algérie, 29 janvier 2005

D’autres articles sur Les amants de Padovani datant de 2004


Yasmina Khadra

Un mot sur l’auteur de Ce que le jour doit à la nuit. Et je ne vais pas être tendre. S’il y a bien une chose que Yasmina Khadra n’a toujours pas intégré, qu’il ignore complètement, c’est bien la liberté. Des décennies au sein de l’armée algérienne lui ont fait perdre toute notion de liberté. Si je le souligne, c’est parce qu’il ne cesse de répéter partout le contraire. D’ailleurs, le mot liberté est inexistant dans le roman. Sur plus de quatre cent pages, l’unique fois où je l’ai lu, c’est lorsqu’il écrit ceci, page 262 :

« Dans ses lettres, pas une fois il n’avait laissé transparaître les frustrations qui l’avaient amené à renoncer à sa liberté, à sa famille, à son village pour se livrer pieds et poings liés aux règlements militaires et au travail de la dépersonnalisation consentante et de la soumission. »

En tant qu’ex militaire, c’était donc un homme soumis. Mais il l’est toujours. Il a juste l’impression de ne plus l’être parce qu’aujourd’hui il peut l’écrire. S’il est vrai que l’on ne sait pas grand-chose sur le romancier (avec déjà deux pseudos à son actif), une chose est certaine et sur laquelle on ne devrait plus s’interroger : Yasmina Khadra est, ou était, bien un militaire. Le livre est truffé d’allusions ou de métaphores prenant pour référence l’Armée : « Je défis le papier d’emballage avec les précautions d’un artificier » (p. 278) ; « Tu me présentes un profil à débander un tank » (p. 275), et des dizaines d’autres exemples du même acabit. Une plume formée donc à l’Ecole des Cadets, la St-Cyr algérienne. Son « ancienne » vie d‘officier est bien la cause de cet emprisonnement mental qui lui a fait perdre toute autonomie, y compris aujourd’hui puisque sur ce point-là manifestement rien n’a bougé. D’où son silence et sa langue de bois à faire sourire quand il s’agit de la censure et la liberté d’expression en Algérie.

La stupidité n’a aucune limite chez Yasmina Khadra. La dernière fois où il pensait s’exprimer « courageusement », c’était pour dénoncer la « finance internationale »; autrement dit, dans sa tête : les Juifs. Chose qu’il répète de façon obsessionnelle depuis 2006. La “finance internationale”, cette formule qu’on retrouve dans Les Protocoles des Sages de Sion, devient avec Yasmina Khadra une sorte de nébuleuse terroriste qui finance, à son insu, les films adaptés de ses romans à Los Angeles et à Paris.

« Bouteflika m’a donné une véritable leçon de démocratie. »

En revanche, pas une seule fois je ne l’ai entendu s’indigner contre l’incarcération des journalistes et des intellectuels en Algérie, la saisie des journaux, la censure des livres carrément dans les imprimeries, ou encore contre la énième élection, en 2009, du président Bouteflika, à l’instar des républiques bananières (90,24%). Malgré ses différents pseudos, c’est bien le même homme qui parle. Ce même homme qui déclara en 2009 : « Bouteflika m’a donné une véritable leçon de démocratie. »

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« Aucun pays ne pourrait se targuer d’offrir un cadre
de vie meilleur que celui de Bahreïn. » (2011)

Qui lui souffle de pareilles stupidités ? Mais qu’elle honte, c’est effarant. Je connaissais déjà ses crises de mégalomanies durant la période des prix littéraires où, parce que non sélectionné, il s’est mis à accuser les jurys de racisme. Des crises aiguës que je me suis farcies aussi lors d’un débat, monopolisant la parole pour nous parler de sa fortune et de son courage, et hurler qu’il était un bon musulman. Même les soupires des gens dans la salle n’ont pas réussi à l’arrêter, jusqu’à ce que je prenne le micro et lui demande si vraiment « il s’entendait parler. » Mais je ne connaissais pas l’ampleur de son culot.

Ce que le jour doit à la nuit

En plus du pillage, je ne crois pas exagérer en qualifiant son dernier livre de sous littérature. La construction du roman, une confiture. Sur 400 pages, les 70 premières tenaient à peu près la route : on se dit qu’un gosse de dix ans qui voit le champ de patates de son père partir en fumée dans un pays colonisé ne peut être qu’intéressant à découvrir.

Mots forts et expressions oiseuses

Des expressions et des mots forts tels des mantras reviennent sans cesse, comme : abjuration, l’enfer, profanation, blasphème, sortilège, sacrilège. Le mot tailladé, lui, est partout, tout est tailladé : « il avait extirpé son calepin et, les yeux plissés, griffonnait un poème qu’il tailladait de ratures » (p. 213), ou « cette montagne tailladée par les vents », ou son synonyme : « s’était lacéré le visage avec ses ongles » (p. 299), « les traits de son visage tailladé au front » (p. 341).  Ainsi que farniente, destin, désintégrer, terrasser, tétaniser, coupe-gorge (pp 361 & 362) ou encore le mot trancher, très cher au membre du GIA, qu’on peut par moment lire à plusieurs reprises dans un même paragraphe page 264 : « mon inaptitude à trancher » ; « Comment trancher sans me décapiter, sans perdre la tête ? » ; ou carrément dans la même phrase, comme ici : « y trouva une tranche de pain ; ensuite, avec son canif qu’il sortit de la poche arrière de son pantalon, trancha quelques rondelles » (p.226). Les mots éternité et frustration sont peut-être les plus nombreux. Pour comprendre certains passages, il faut souvent relire, mais c’est pour se retrouver face à des phrases creuses, ou vides de sens (p. 219) : « chaque instant que l’on volait au temps nous livrait une part d’éternité » (instant, temps, éternité.) Des mots violents, sanguinolents, à la pelle : « une absence me mutilait » (p. 385) ; « des appels mutilés » (p. 406) ; « je sentis la pièce, les murs se désintégrer » (p.256), « ce fut comme si sa robe s’était désintégrée » (p. 174), « Mon reflet sur la baie vitrée tenait le coup, mais intérieurement, je m’étais désintégré » (p. 276), « Je me sentais glisser quelque part, me désintégrer lentement » (p. 354) ; « qui faillit me terrasser quand la main d’Emilie glissa sous la table » (p. 229), « La mère de Simon, terrassée, pleurait sur une chaise » (p. 322), « la peine insondable qui me terrassait » (p 272), « l’inconnue nous regarda, nous tétanisant tous les trois » (p.209).

Et puis, l’âme. C’est sans aucun doute ce qui m’a le plus impressionné dans ce roman, l’utilisation du mot âme. Je pensais avoir compris quelque chose à l’âme, depuis toutes ces années à pratiquer la psychanalyse. En refermant Ce que le jour doit à la nuit, j’ai tout désappris. Il n’en reste plus rien. Chez Yasmina Khadra, l’âme est présente partout, tout est expliqué ou décrit à travers et à partir de l’âme, les visages, les meubles, la pensée, la nature, le ciel, les animaux. L’âme chez Khadra, c’est un peu l’Aleph de Borges : c’est le lieu où se trouvent, sans se confondre, tous les lieux de l’univers, vus de tous les angles.

« Âme, c’est bien là le mot qui a fait dire le plus de bêtises. »
(Jules Renard)

Même les fous n’échappent pas aux niaiseries. Yasmina Khadra fait dire à un fou, qui est censé annoncer la bonne parole dans les souks (p. 282) : « Le malheur est un cul de sac. Il mène droit dans le mur. Si tu veux t’en sortir, rebrousse chemin à reculons. De cette façon, tu croiras que c’est lui qui s’éloigne pendant que tu lui fais face. »

On se dit qu’il est vraiment fou, ce fou. Quel dommage. Car d’habitude, en littérature, les fous ne disent pas que des bêtises. Dans tous les styles, les romanciers ont toujours essayé de les habiller d’un peu de bon sens et de raison, quand cela arrive à faire défaut chez les gens dits « normaux. » Mais les fous chez Khadra, ils n’ont pas de chance car ils ne sont pas fous, mais cons.

Peut-être pas avec la maroquinerie ou la littérature, mais il me semble que pour devenir pharmacien, il faut faire des études « poussées. » Or, on ne sait pas non plus par quel miracle le jeune Jonas devient tout à coup pharmacien, puisque il n’a même pas été à la fac, ne quitte jamais son village, et pourtant il devient pharmacien : « Je repris mon travail en pharmacie. […] Il m’arrivait de perdre patience quand je ne réussissais pas à déchiffrer le gribouillage des médecins sur les ordonnances » ; « Le lendemain, je n’eus pas la force de reprendre mon travail à la pharmacie. » Pharmacien par la grâce de Dieu ? Et plus on avance dans le roman, plus il monte en grade : page 332, quelqu’un l’appelle carrément « docteur. » Je vous épargne les répétitions, les passages incompréhensibles dont est truffé le roman, tel ce dialogue où tout finit par s’inverser, de sorte qu’on ne sait plus qui parle à qui et qui dit quoi.

Tout le long du roman, tantôt c’est quelqu’un qui ne cesse de répéter à ses amis : « Ce n’est pas grave » lorsqu’il n’est pas trop considéré, ou peu aimé, tantôt c’est ce même homme qui « n’arrive pas à digérer la tiédeur » de ses amis lorsqu’il est ignoré, au point de ne plus remettre les pieds chez eux. « La rancune serait-elle plus assidue que le bon sens ?… » s’interroge-t-il enfin vers la fin du roman (p. 405.)

De ce père orgueilleux, rancunier, schizophrène, et qui ne pense qu’à « sauver son âme », ce père que personne ne voudrait avoir, qui a raté sa vie de A à Z et ruiné celle de sa famille parce que ne sachant jamais quoi faire ni quelle décision prendre, voici ce qu’en dit le narrateur : « Il savait exactement ce qu’il avait à faire et ce dont il avait besoin. » (p. 15)

La deuxième partie du livre n’est pas mauvaise, mais pire. Le plus troublant, c’est cette différence qu’il y a entre la première et la deuxième moitié du livre. Je n’ai jamais lu de lettres intimes de militaires, mais je trouve pour le moins déconcertant qu’un commandant de l’armée algérienne écrive de tels passages à l’eau de rose. Tout y est différent, le style, la narration, même les niaiseries sont différentes. L’apparition d’Emilie (p. 124, 199 & 201) est d’une platitude et d’un ennui à tel point qu’on aura du mal à ne pas se demander sérieusement si c’est bien la même main qui à écrit tout le roman.

Du Pascal Bruckner à la puissance n

On a beau lire et relire, on peine à comprendre pourquoi le jeune Jonas ne «peut» pas avec la jeune Emilie, alors qu’avec sa mère (p. 180), Mme Cazenave, il ira même jusqu’à la harceler devant la porte de chez elle, fou d’impatience pour la baiser. Depuis le début, Emilie est à ses pieds, mais Jonas reste «impuissant», «muet» devant les supplications de la jolie jeune femme en larmes. Quand on aime trop, on ne peut pas honorer ? [La main de Lucette avait beau étreindre la mienne, elle ne parvenait pas à m’éveiller à moi-même, p. 111.] Chez Yasmina Khadra, du moins dans ce livre, ce sont toujours les femmes qui décident à la place du personnage principal et qui le « secouent. » Les femmes d’un certain âge bien sûr, même si elles sont plus laides et plus sales que la ravissante Mme Cazenave (voir couv. du livre), comme sa rencontre avec cette femme mi-clocharde mi-prostituée (p. 285) :

« Son haleine avinée m’assommait. J’étais exténué, voyais trouble. C’était une femme sans visage tant elle était maquillée. Ses yeux disparaissaient derrière de grotesques faux cils. Elle avait une grande bouche exagérément rouge et des dents rongées par la nicotine. “T’as des problèmes, mon minet ? Eh bien, plus pour longtemps. J’vais arranger ça. C’est le bon Dieu qui m’envoie à ton secours.” Son bras glissa sous le mien. D’une secousse, elle m’arracha au comptoir. “Viens… T’as rien à fiche par ici…” Elle me séquestra sept jours et sept nuits. » Pas six, sept, et il n’a même pas été voir les flics.

C’était une lecture ardue, avec ce roman fabriqué comme un ragoût, où l’auteur se permet en plus d’affirmer des choses sur quasiment tout. Y compris, et c’était je crois le plus dur à lire, sur les sentiments humains. A part ça, le texte est rempli de conseils étouffants de niaiserie :

Sur les sentiments :

« Il ne faut pas avoir honte de ses sentiments quand ils sont beaux, même lorsqu’ils nous semblent injustes» (p. 213)

« En amour, toutes les chances se valent et on n’a pas le droit de ne pas tenter la sienne. » (p. 213)

« Si l’amour rend aveugle, Chris, la jalousie donne la berlue. » (p. 196)

A propos de cette femme (la mère d’Emilie) qu’il a harcelée pour coucher avec elle :

« Simon exagérait. Ce n’était pas de l’amour ; j’avais pour Mme Cazenave une profonde admiration. Mes pensées pour elles étaient saines. »

Ou lorsque le narrateur s’interroge sur les sortilèges et les sacrilèges :

« Quelle mutation était en train de s’opérer en moi ? Pourquoi m’en voulais-je d’être quelqu’un de censé ? (souligné en italique par l’auteur) La correction devrait-elle primer la sincérité ? A quoi servirait l’amour s’il ne supplantait pas les sortilèges et les sacrilèges, s’il devait s’assujettir aux interdits, s’il n’obéissait pas à sa propre fixation, à sa propre démesure ?… » (p. 263) On dirait ces films égyptiens où les acteurs,  blessés par un chagrin d’amour, se plaignent de la vie en s’adressant à dieu par la fenêtre du balcon. Tout ça sous titré en français.

Ou alors son hommage aux femmes, un hommage vertigineux mais qui m’a donné à moi plutôt l’envie de divorcer. Ecoutez l’ange Gabriel s’adresser au prophète Mahomet dans la grotte Hira :

« Tu m’arrêteras quand tu veux, mon garçon.
Il s’assit sur le banc et commença par considérer ses doigts les uns après les autres, ensuite, la nuque ployée, il dit d’une voix lointaine : « L’homme n’est que maladresse et méprise, erreur de calcul et fausse manœuvre, témérité inconsidérée et objet d’échec quand il croit avancer vers son destin en disqualifiant la femme… Certes, la femme n’est pas tout, mais tout repose sur elle… Regarde autour de toi, consulte l’Histoire, attarde-toi sur la terre entière et dis-moi ce que sont les hommes sans les femmes, ce que sont leur vœu et leurs prières quand ce ne sont pas elles qu’ils louent… Que l’on soit riche comme Crésus ou aussi pauvre que Job, opprimé ou tyran, aucun horizon ne suffirait à notre visibilité si la femme nous tournait le dos.
» (p. 266) C’est magnifique.

Parfois, le narrateur fait partie de la race ferroviaire, de celle qui regarde passer les vaches :

« La vie est un train qui ne s’arrête à aucune gare. Ou on le prend en marche, ou on le regarde passer sur le quai, et il n’est pire tragédie qu’une gare fantôme. » (p. 385)

“Ce que le jour doit à la nuit est mon meilleur livre”, a déclaré Yasmina Khadra.

Qqs perles :

Le ciel broyait du noir à ne savoir comment s’en sortir. (p. 66)

Ici, le temps tournait en rond. Sans suite dans les idées. (p. 85)

Longtemps, j’avais cru que c’étaient ses yeux qui remplissaient mon âme d’une tendre quiétude. Aujourd’hui, je me rends compte que ce n’était pas ses yeux, mais son regard. (p. 116)

Les yeux peuvent mentir, pas le regard. (p. 240)

Comme bonhomme, il n’est pas clair, mais son esprit l’est. (p. 192)

L’hiver 1960 fut si rude que nos prières gelaient (p. 353)

Ils roulaient le « r » comme on roule le couscous. (p. 380)

J’ai voulu, plus que tout au monde, extraire un à un tous mes souvenirs avec un arrache-clou comme on se défaisait jadis d’une molaire cariée. (p. 400)

Certes, la femme n’est pas tout, mais tout repose sur elle. (p.266)

Le commentaire désespéré d’une internaute (Farida Oue) :
[Yasmina Khadra écrit : “Certes, la femme n’est pas tout, mais tout repose sur elle.”
Dans l’esprit de ce bédouin, comme dans l’esprit d’une majorité d’Algériens, il faut comprendre, chers lecteurs, que quand il dit que “la femme n’est pas tout”, ça veut dire qu’elle n’est rien.
Et quand il continue : “mais tout repose sur elle”, il faut entendre par là qu’elle doit se farcir le ménage, la vaisselle, le linge, la bouffe, les enfants, les courses, quoi. Tout repose sur elle qu’il a dit. Ca promet.]

Cependant, elle avait beau s’intéresser à autre chose, fixer le parterre ou un bout du ciel, je décelais nettement la braise qui couvait au fond de ses orbites, semblable aux laves océanes que ni les milliards de tonne d’eau ni les ténèbres abyssales n’étoufferaient. (p. 273)

L’hiver se retira un soir sur la pointe des pieds. (p. 191)

L’automne se débina sur la pointe des pieds. (p. 276)

Le printemps gagnait du terrain. (p. 219)

Je défis le papier d’emballage avec les précautions d’un artificier. (p.278)

Un éclair illumina les ténèbres. La pluie tombait doucement. Les carreaux étaient en larmes. Je n’avais pas l’habitude de voir pleurer les vitres. (p.280)

Ma chambre eut du mal à me digérer. (p. 280)

J’avais un compte à régler avec moi-même. On ne fuit jamais soi-même. (p. 282)

En tout cas, il a l’air apaisé de quelqu’un qui vient de régler ses comptes avec lui-même. (p. 397)

Son onde de choc se répercuta à travers mon corps comme une détonation souterraine à travers les douves d’une forteresse. (p. 305)

La nuit me trouva assis sur le perron de la pharmacie. (p. 310)

Je glissais vers quelque chose que j’étais incapable de définir et qui m’étirait dans tous les sens en déformant mon discernement, mes fibres, mes repères, mes pensées, pareil à un lycanthrope abusant des ténèbres pour naître à sa monstruosité. (p. 314)

Ce n’était sûrement pas Lucette ; elle aurait situé mon sourire, décelé un rivage évocateur dans le bleu de mes yeux. (p. 317)

Adieu Lucette ! (p. 116)

Une larme profita d’un moment d’inattention et parvint à se faufiler à travers mes cils et à rouler sur ma joue. Je n’eus pas le courage ni la force de l’intercepter. (p. 330)

Chaque soir, dans mon lit, je redoutais de me réveiller au cœur des absences. (p. 316)

Je m’essuyai la figure et quittai la librairie avec le sentiment qu’une brume émanant de nulle part était en train de supplanter la lumière finissante du jour. (p. 330)

Et ces yeux, mon Dieu ! qui me dévisagent, qui me devinent. Comment a-t-il pu m’identifier parmi tous ces gens alors que nous ne nous sommes jamais rencontrés ? (p. 386)

Pauvre fou, ne sais-tu pas que, d’une manière ou d’une autre, tout rescapé d’une guerre est un traitre ? (p. 393) (C’était la devise de Boumédiènne, 1932-1978, premier fossoyeur de l’Algérie.)

André est bourré comme une pipe, mais il tient le coup. (p. 399)

Chaque instant que l’on volait au temps nous livrait une part d’éternité. p. 219)

A quatre-vingt ans, notre avenir est derrière. Devant, il n’y a que le passé. (p. 403)

Quand j’ai entendu sa voix, j’ai cru que c’était Jean-Christophe qui rappliquait, et ça m’a insufflé une bonne dose de je ne sais quoi qui m’a revigoré ; cette même force m’a abandonné illico quand je me suis aperçu que ce n’était pas lui. (p. 403)

Il est des jours que les saisons renient. La fatalité s’en préserve, et les démons aussi. (p. 66)

Et l’éternité avait rompu comme s’éclipsent les lampes quand on appuie sur le commutateur, si vite que j’en fus pris de court. (p. 89)

J’étais persuadé que la misère ne relevait pas de la fatalité, qu’elle s’inspirait exclusivement des mentalités. Tout se façonne dans la tête. (p. 90)

La guerre éclata en Europe. Tel un abcès. (p. 108)

Le soleil oranais se surpassait. (p. 111)

Parce qu’il ne supportait pas d’être l’objet d’une telle infamie, il en perdit plusieurs fois la raison. (p. 114)

Les vergers reprirent leur défilé. Les orangeraies et les vignes se donnaient du coude pour conquérir les collines et les plaines. (p. 118)

A un âge ou l’éveil est aussi douloureux que les premiers saignements chez une fille, ça vous stigmatise au fer rouge. (p. 129)

J’avais pour Mme Cazenave une profonde admiration. Mes pensées pour elle étaient saines. (p. 169)

Mme Cazenave avait toujours l’allure aérienne, mais mon cœur ne bondit pas dans ma poitrine. Etait-ce la pluie qui tempérait les passions ou bien la grisaille qui démythifiait les souvenirs ? Je n’avais pas cherché à le savoir. (p. 194)

Mon cœur cognait comme un forgeron fou sur son enclume. (p. 249)

(…) semblait jurer de ne plus remettre les pieds dans un bled aussi enclavé culturellement qu’un enclos à bestiaux. (p. 206)

La main de Lucette avait beau étreindre la mienne, elle ne parvenait pas à m’éveiller à moi-même. (p. 111)

Pourquoi moi ? hurlais-je en mon for intérieur. (p. 240)



 

 

252 réponses à “Ce que Yasmina Khadra doit à Youcef Dris

  1. Karim Sarroub, je sens que vous allez subir le même sort que Rachida Dati !
    J’espère que ceux qui ne seront pas d’accord avec vous auront au moins lu les deux livres…

  2. Bonjour Karim. Heureux de te relire l’ami.

    Grâce à toi, nous savons à quel lecteur Yasmina Khadra (euh…j’allais écrire Yacine Kateb tant les initiales sont les mêmes!!!!?) dédie ses romans et sur quoi se fonde son “succès”.

    Enfin, on ne peut pas faire le bonheur des gens contre leur gré, n’est-ce pas?

    Je te salue.

  3. Yasmina Khadra n’est pas net depuis le début. Les éléments que vous livrez sont troublants en effet. mais Khadra est un manipulateur. Il faut que Youcef Dris porte plainte ou qu’un journaliste courageux du Monde ou de l’Obs ou du Figaro, ou de la télé, bref quelqu’un qui a pignon rue le dénoncent. Assouline autrefois était un champion dans la “découverte” des plagiaires. En tant que prof de lettres, cela me scandalise que des soi-disant auteurs aillent puiser dans les idées des autres. Je comprends maintenant l’incontinence de cet auteur. Non seulement roman de gare mais pas fichu de se trouver une idée par lui-même. Je voudrais ajouter qu’en lisant “A quoi rêvent les loups” (je me suis d’ailleurs arrêté à ce livre) j’ai vraiment cru relire “La fille de la casbah” de Leila Marouane (paru 2 ou 3 ans avant). La seule différence entre les deux livres est que celui de Marouane n’est pas truffé de clichés et de lieux communs.

  4. bien vu le doigt que vous pointez sur les accusations de “plagiat psychique”, de “singerie”, de “parasitage” et que sais-je encore, relayées justement par le nouvel obs lui-même;
    quant au plagiat dans votre note, je crois que vous avez tout dit;
    cordialement

    • le tout premier plagiat de yasmina khadra, il a tout pompé d’un roman écrit en arabe, des passages entiers, le personnage principal AL LAZ, etc
      karimsarroub.com/2010/04/10/ce-que-yasmina-khadra-doit-a-tahar-ouettar/
      C’est sur le site d’une encyclopédie et Wikipédia.

  5. En effet, dans ce cas précis il y a quelque chose de différent : la liste des ressemblances est longue; un peu trop longue même; Deux histoires d’amour qui se ressemblent publiées par deux auteurs Algériens…

    Quelque chose de différent que le cas de ces dames :

    http://www.lefigaro.fr/livres/2007/09/20/03005-20070920ARTFIG90224-plagiats_imaginaires_ou_reels.php

  6. Merci pour cette argumentation, que je trouve convaincante. La réponse de Y.K ne plaide pas en sa faveur. Dans “l’écrivain”, roman qui sentait fort l’orgueil et l’autosatisfaction, l’auteur citait Yves Gibeau, c’était au moins avoué !
    Quant à son roman il en fait l’auto-promotion :

    (citation)”Ce que le jour doit à la nuit” est une oeuvre magique, belle, exceptionnelle.
    Et comme toutes les oeuvres grandioses, elle ne fait frémir que les gens qui en sont dignes (fin de citation)

    je suis indigne ! -)

  7. Tout ce que vous dites est vrai. C’est le premier ouvrage de Khadra qui me déçoit profondément. Seule la première partie, quand il quitte jenane jato, m’a intéressée, comme vous l’avez précisé dans votre premier article : quand Younés et sa famille sont obligés de quitter leurs terres et se réfugient dans les bidonvilles d’Oran…
    Ensuite, c’est une femme qui écrit.
    L’enfance de Younés et ses conditions de vie sont décrites avec empathie. On comprend pourquoi son père décide de le confier à son oncle, un pharmacien marié à une française, et qui l’élèveront comme leur fils. Younés devient Jonas.
    Et à partir de ce moment-là, j’ai trouvé que le livre peinait à affirmer une vision précise et aboutie. Il semblerait que l’auteur veuille prôner la réconciliation, mais cela n’est pas étayé. On aurait aimé plus de pages et de mises en description de la situation politique, sociale de l’Algérie de ces années de luttes. Cependant ce n’est qu’une esquisse délayée dans l’histoire d’amour, avec une écriture bien féminine, que vit Jonas pour Emilie. Comme son personnage principal qui ne prend pas position et se laisse ballotter par les évènements, Yasmina Khadra reste sur le seuil de son propos et nous propose une histoire somme toute assez superficielle.
    Je suis restée sur ma faim et n’ai rien appris, me suis par moments ennuyée. Le récit manque de souffle.

    Maintenant on réalise mieux pourquoi toutes ces impressions durant la lecture : cette histoire n’est en fait pas de lui. C’est incroyable. Je n’ai pas lu le récit de Youcef Dris mais c’est vraiment la partie la moins réussie du roman, un commandant qui sait à peine s’exprimer se transforme en femme avec une écriture ultraféminine, on le sent peu crédible; il manque une âme à cette partie là, une crédibilité;

    Cette histoire l’a probablement marquée mais il n’aurait pas dû la reprendre; et puis avec quelle maladresse…

  8. Vous l’avez bien épinglé,
    je me souviens l’avoir entendu parler de son “honnêtete intellectuelle” et de sa “probité” !
    J’espère que sa mégalomanie sera réduite au moins de moitié.

  9. Bonjour mes amis. Après une longue absence sur FB, j’ai reçu énormément de notifications, mais aussi des e mail plein ma boite. Mais le message qui m’a le plus intéressé, c’est celui d’un gars de Chlef un certain Abdelkader Benrabah que j’ai trouvé croustillant, vu mon aversion pour Yasmina Khadra et je ne suis pas la seule. Je vous le colle comme il est.
    YASMINA KHADRA RECIDIVE. L’auteur d’un roman dont l’histoire a été complètement « pompée » d’un autre livre, a choisit Tizi-Ouzou pour sévir de nouveau, et de quelle manière !!!! Campagne électorale et campagne de dénigrement de la presse algérienne, ce plagiaire dont la supercherie a été découverte par un certain franco-algérien, Karim Sarroub, critique littéraire sévissant en France qui avait titré son article « Ce que Yasmina Khadra doit à Youcef Dris », en donnant tous les détails du plagiat, et non pas une rumeur qui serait ; selon lui, partie du Ministère de la Culture, du reste son employeur, Khadra a insulté toute la presse algérienne, même Le Soir d’Algérie qui lui a servit de « marchepied » à Tizi-ouzou, et messieurs S. Aït Mebarek et Youcef Merrahi n’ont pas tiqué lorsque leur « talentueux et brillantissime » écrivain affirma que ce qui se dit ça et là ne l’intéressait pas, tant que ce n’est pas écrit sur Le MONDE ou sur le NEW YORK TIMES, et pan ! sur la gueule des journalistes algériens (y compris Merrahi et Mebarek, les encenseurs d’un soir) et de leurs organes de presse qui espèrent être lus par ce mégalomane. Cela eappelle les masseuses de bain maure. La question que je me pose est la suivante : Depuis quand une vente dédicace de livre en librairie a besoin d’un modérateur ? Cette nouvelle ère vient d’être inaugurée par un autre écrivain, « désormais ex- SG du HCA » selon l’article, qui vient de trouver là une nouvelle occupation , celle de « BERRAH » littéraire. Souhaitons que ce dernier décroche un poste de ministre dans le gouvernement du futur président, ça lui ira très bien. On a bien eu un percussionniste (Drabki) devenir SG d’un des plus grand parti d’Algérie. Alors, troquer un burnous pour un bendir, pourquoi pas !!!! Et inutile de me répondre sur Le Soir, je ne lis plus ce journal les mercredis. Moralité, cette incursion ou descente de Khadra à Tizi-ouzou ; ville natale de l’autre auteur Y. DRIS a été préméditée ya Si Youcef ! Puisque le RCD boycote les élections, autant trouver un autre candidat pour contrer les plus sérieux. Revenons à l’essentiel. Lors de la première dénonciation du plagiat de Khadra par Sarroub et reprises sur le NET, le plagiaire avait juré qu’il n’avait jamais lu ni eu entre les mains les Amants de Padovani, affirmation immédiatement démentie par les Editions Dalimen qui jurent lui avoir offert un exemplaire à Paris e dès sa parution en 2004. Encore un mensonge. Et comme les menteurs oublient souvent ce qu’ils affirment, Khadra l’a appris à ses dépends puisqu’il a dit à Tizi-ouzou, toujours dans l’article qui lui est consacré « La différence entre les deux livres est comme le jour et la nuit ». (L’humilité et le fairplay auraient voulu que Yasmina laisse les lecteurs apprécier par eux-mêmes au lieu d’affirmer que c’est son livre qui est le meilleur et le plus beaux). Ainsi donc, il a vraiment lu le livre pour affirmer cela ! En disant que le meurtre de l’humanité est dû à la jalousie, Khadra devra aussi savoir que les plus grands faussaires réussissent parfois de plus belles œuvres que leurs maitres, et deviennent plus riches pendant que les grands créateurs ne sont reconnus que longtemps après leur mort. Youcef Dris a donc de l’espoir ! Et en parlant de lui, je suis curieux de connaître sa réaction à cette sortie fracassante à Tizi-ouzou sa propre ville. Va-t-il réagir puisqu’on n’a parlé que du plagiat de son roman et pas de celui de Tahar Ouettar (El Laz), ou bien fera-t-il encore l’autruche comme ce fut le cas pour ce pillage littéraire dont il a été victime ? Et à propos des élections futures, je voudrais juste rappeler ce qu’en disait Khadra en 2007, où il déclarait : « Hypocrites, ils s’évertuent à nous casser les oreilles à coups de slogans creux, nous infantilisant, nous abrutissant d’année en année, d’élections bidons en élections contre nature, jusqu’à nous rendre complètement fous.»

    Les algériens ont bonne mémoire ya Yasmina ! Abdelkader Benrabeh prof d’Université

  10. Jean-Baptiste Botul

    Bonsoir Mr sarroub,
    ah, la liberté de penser + Karim Sarroub = explosion assurée.

    Et si Youcef Dris n’existait pas ?
    Et si Yasmina Khadra avait pris Youcef Dris lui-même pour un personnage de fiction ?
    Et si Grégoire Leménager n’était qu’un petit lecteur/journaliste pour qui le plagiat se résumait à du copier/coller ?

    Un fidèle lecteur
    M.N.

    PS : Bravo pour votre coup de gueule en faveur de Taoufik Ben Brik, un homme libre, trop libre pour un pays comme la Tunisie.

  11. Mazette que c’est plaisant quelqu’un qui écrit librement d’un écrivain toujours militaire et toujours en « service »…. Bravo…. Avez-vous lu Amid Lartane, « l’envol du faucon vert », l’antithèse de Khadra chez qui nul mot n’est sincère…

  12. Merci bcp pour ce billet.
    On pourrait facilement comprendre que les éditeurs et les critiques français ne connaissent pas Youcef Dris et son roman.
    Mais qu’en est-il des critiques de livres en Algérie ? Et il y en a qui sont quand même là depuis des décennies. Ne connaissent-ils pas le livre de Youcef Dris ? Ont-ils fermé les yeux ?
    Si je dois donner mon opinion, je dirai qu’en Algérie, à partir du moment où c’est imprimé et sorti, cela ne peut être que bon et bien écrit etc etc .. Y’a qu’à voir comment certains romans à rallonge écrits dans un français de rédaction de niveau collège sont plébicités ( je ne cite pas de nom ) .. Et ils obtiennent (aussi) des prix !! Certes locaux, mais …

    Je voudrais rajouter une petite remarque. L’auteur de ce blog, que je ne connais pas, qualifie Tewfik Hakem « d’excellent » ..Cela me fait rire j’avoue. L’auteur a-t-il connu tewfik Hakem en tant qua’nimateur à la radio Chaine III et surtout en tant que chroniqueur télé à Algérie-Actualités ?
    Excellent c’est loin d’être le qualicatif le plus

  13. Bonsoir,

    Je n’ai jamais apprécié Yasmina Khadra. Pour de nombreuses raisons et ses 33 ans passées au sein de l’armée algérienne ne sont pas des moindres.
    Mais, lorsque je lis ce que tu nommes « les perles » je ne suis pas d’accord. certaines d’entre ces « perles » font appel à des subtilités, elles jouent avec la langue de manière intéressante. celles que je reprends ici en sont un exemple.

    « Le ciel broyait du noir à ne savoir comment s’en sortir. (p. 66)
    Ici, le temps tournait en rond. Sans suite dans les idées. (p. 85)
    Les yeux peuvent mentir, pas le regard. (p. 240)
    L’hiver 1960 fut si rude que nos prières gelaient (p. 353)
    Ils roulaient le « r » comme on roule le couscous. (p. 380) »

    Ceci dit Leïla Sebbar a dit devant une forte assistance au salon du livre du Maghreb (Février 2009 à Paris) que l’écrivain « Yasmina Khadra est nul », ce qu’elle a répété.

    Pour le reste…

  14. Yassine Temlali

    Bonjour M. Sarroub
    Merci pour vos écrits sur ce plagiat phénoménal.
    Cela a confirmé beaucoup de mes soupçons.
    Re-merci
    Yassine

  15. Brahim Sabrindi

    Bien des Algériens estiment que Yasmina Khadra ne mérite pas le titre d’auteur. Il est tellement fade, voire nul! En plus, un écrivain digne de ce nom (ou, tout court, digne!) ne s’allierait pas à un régime honni. L’obsession matérialiste de Khadra lui jouera un jour un tour dont il ne se relevera pas!

  16. mustaphadriss

    Désolé, je trouve que vos propos sont d’une méchanceté gratuite. L’oeuvre est tjrs discutable. Le plagiat est un acte grave certes mais ça ne justifie en rien le fait de diaboliser un auteur de la sorte. Ce vous écrivez, ça pue!

  17. Haaa, Je me suis régalée en lisant cette critique minutieuse. J’ai bien ri en tout cas. Merci.

  18. ce que tu a écrit pue et est d’une méchanceté..!!!! j’ai aimé son livre. Ça se voit que tu le détestes pour d’autres raisons!! ca c’est tes affaires mais vient pas faire le critique neutre car c’est tellement flagrant que ton billet n’a rien a voir avec l’objectivité. Et puis dis moi c’est quoi le rapport avec les GIA!!?? avec l’armée!!! l’écrivain a raconté une histoire et une époque et il l’a bien fait..that’s it.
    Ce que tu fais c’est ce qu’on appelle ici du « Bitchage » 😉
    A+

  19. chers amis…

    c’est quoi un plagiat ?

  20. Le roman de Yasmina Khadra n’est nullement un plagiat: il se trouve que des ressemblances entre les deux romans sont fortuites tout simplement. Il n’y a pas de quoi faire un plat!

    • Bonjour,
      vous avez lu les deux livres? celui de Youcef Dris et celui de Khadra ?
      Vous avez probablement lu aussi le privilège du phénix et Al Laz de Tahar Ouettar, son premier plagiat ?

  21. yasmina kharya ouii, pefffffff

  22. Bonjour à tous, en lisant cet article sur yasmina Khadra et youcef Dris j’etais vraiment desolée. sachez que je n’ai jamais lu un livre de yasmina… mais j’ai beau cherché celui de Dris « LES AMANTS DE PADOVANI » sans jamais le trouver. si seulement qqn peut me dire ou puis-je le trouver?? et ou puis-je contacter l’auteur Dris en direct ,ça serait gegnial et je vous serais trés trés reconnaissante. Merci

  23. si seulement vous pouvez me dire ou puis-je trouver le livre de Dris « LES AMANTS DE PADOVANI »? et ou puis-je contacter monsieur DRIS? Merci

  24. C’est vrai que ce que vous ecrivez là est de la jalousie du pur lynchage sur la personne de Yasmina Khadra reconnu mondialement pour ces oeuvres qui sont traduites en plusieurs langues il vous a peut etre plagié et les autres livres ????voyons arretons cette mascarrade . Il n’y a pas un jour ou il n’ est invité sur les plateaux de TV et ou on reconnait la beauté de sa plume
    Mr dris dites nous ou on peut trouver votre livre ?

    • @ Flo,

      Vous vous adressez à Youcef Dris mais ici ce n’est pas le site de Youcef Dris mais celui de Karim Sarroub.

      Vous etes sure d’avoir bien lu ?

      Si vous n’êtes même pas capable de reconnaitre à qui appartient ce site, on se demande ce que vous avez lu et ce que vous avez compris.

      En tout cas bravo. Continuez à soutenir Yasmina Khadra « aveuglément. »

      • @ l’ane
        J’ai bien compris que ce site appartient à Karim sarroub et je me suis adressé exprés a Youcef Dris parce que j’ai l’intime conviction qui a un parti pris quelque part.
        J’ai bien compris aussi que Karim Sarroub est « un grand critique,analyste,psychanalyste literraire et qu’il tape sur tout ce qui est oeuvre Algerienne alors moi je continue à soutenir « aveuglement » Yasmina Khadra ne serait ce que pour son Algerianité et la nationalité Française qu’il a refusé(etje suis libre)
        Pour le sang Algerien qui circule dans mes veines je finirais par crier « ONE TWO THREE VIVA L’ALGERIE «

  25. Les Amants de Padovani ? j’ai déjà vu ce titre auparavant, mais je n’avais pas pensé à le comparer à celui de Khadra. Vérifions donc

  26. si avec toutes ces ressemblances (à condition qu’elles existent) on doute encore, c’est qu’on est louche.
    Grégoire Leménager est très mystérieux.
    C’est dommage que l’on puisse pas lire le récit de Youcef Dris. Le lien sur bibliobs ne renvoie à aucun fichier.
    j’aime beaucoup votre façon d’écrire.

  27. Cela ne m’étonne pas de la part d’un homme qui se donne un pseudo de femme. Comme quoi l’opportunisme n’a pas de limites. Il voulait un poste juteux et il l’a eu, point c’est tout. L’histoire le jugera.

  28. l’histoire jugera plutot les plus grands opportunistes qui nous gouvernent actuellement quand au » pseudo » utilisé par cet ecrivain il a rendu simplement hommage à son épouse et à sa mére et c’est tout à son honneur .
    quand aux machistes qui considerent qu’une femme est une quantité negligeable je leur dit que c’est grace à la FEMME »ALGERIENNE QUE L’ALGERIE est toujours debout

  29. Je n’ai lu aucun des deux livres mais franchement, je vous dis chapeau; le livre est apparemment nul et vous le démontrez bien, je ne vois pas ce qu’il leur faut de plus à ses lecteurs frustrés et aigris;

    quant au plagiat, ou inspiration, l’auteur, youcef dris, aurait dû se manifester au lieu de rester tapis dans son coin à regarder ce qui se passe en silence;

    bravo karim sarroub

  30. Monsieur le psychanalyste vous ne convainquez personne car même si vous semblez être au courant de beaucoup de choses sur l’Algérie et son système, vous n’avez rien compris à la société algérienne car si cela était le cas, les quelques perles dont vous vous offusquez vous les trouveriez tout à fait naturelles et tout à fait en conformité avec notre esprit tordu à nous.

    Malgré votre pseudonyme à consonnance algérienne, l’êtes vous vraiment?

  31. Ha ha ! Sacré Kaddour !

    J’espère qu’il nous expliquera les subtilité du français vu par les Algériens que nous, Français, nous échappe :

    1 – Longtemps, j’avais cru que c’étaient ses yeux qui remplissaient mon âme d’une tendre quiétude. Aujourd’hui, je me rends compte que ce n’était pas ses yeux, mais son regard. (p. 116)

    2 – Les yeux peuvent mentir, pas le regard. (p. 240)

    3 – Comme bonhomme, il n’est pas clair, mais son esprit l’est. (p. 192)

    4 – J’ai voulu, plus que tout au monde, extraire un à un tous mes souvenirs avec un arrache-clou comme on se défaisait jadis d’une molaire cariée. (p. 400)

    5 – Certes, la femme n’est pas tout, mais tout repose sur elle. (p.266)
    Le commentaire désespéré d’une internaute (Farida Oue) :
    [Yasmina Khadra écrit : “Certes, la femme n’est pas tout, mais tout repose sur elle.”
    Dans l’esprit de ce bédouin, comme dans l’esprit d’une majorité d’Algériens, il faut comprendre, chers lecteurs, que quand il dit que “la femme n’est pas tout”, ça veut dire qu’elle n’est rien.
    Et quand il continue : “mais tout repose sur elle”, il faut entendre par là qu’elle doit se farcir le ménage, la vaisselle, le linge, la bouffe, les enfants, les courses, quoi. Tout repose sur elle qu’il a dit. Ca promet.]

    6 – Cependant, elle avait beau s’intéresser à autre chose, fixer le parterre ou un bout du ciel, je décelais nettement la braise qui couvait au fond de ses orbites, semblable aux laves océanes que ni les milliards de tonne d’eau ni les ténèbres abyssales n’étoufferaient. (p. 273)

    7 – Un éclair illumina les ténèbres. La pluie tombait doucement. Les carreaux étaient en larmes. Je n’avais pas l’habitude de voir pleurer les vitres. (p.280)

    8 – Ma chambre eut du mal à me digérer. (p. 280)

    9 – J’avais un compte à régler avec moi-même. On ne fuit jamais soi-même. (p. 282)

    10 – Son onde de choc se répercuta à travers mon corps comme une détonation souterraine à travers les douves d’une forteresse. (p. 305)

    11 – Je glissais vers quelque chose que j’étais incapable de définir et qui m’étirait dans tous les sens en déformant mon discernement, mes fibres, mes repères, mes pensées, pareil à un lycanthrope abusant des ténèbres pour naître à sa monstruosité. (p. 314)

    12 – Ce n’était sûrement pas Lucette ; elle aurait situé mon sourire, décelé un rivage évocateur dans le bleu de mes yeux. (p. 317)

    13 – Chaque soir, dans mon lit, je redoutais de me réveiller au cœur des absences. (p. 316)

    14 – Je m’essuyai la figure et quittai la librairie avec le sentiment qu’une brume émanant de nulle part était en train de supplanter la lumière finissante du jour. (p. 330)

    15 – Et ces yeux, mon Dieu ! qui me dévisagent, qui me devinent. Comment a-t-il pu m’identifier parmi tous ces gens alors que nous ne nous sommes jamais rencontrés ? (p. 386)

    16 – Pauvre fou, ne sais-tu pas que, d’une manière ou d’une autre, tout rescapé d’une guerre est un traitre ? (p. 393)

    17 – André est bourré comme une pipe, mais il tient le coup. (p. 399)

    18 – Chaque instant que l’on volait au temps nous livrait une part d’éternité. p. 219)

    19 – A quatre-vingt ans, notre avenir est derrière. Devant, il n’y a que le passé. (p. 403)

    20 – Il est des jours que les saisons renient. La fatalité s’en préserve, et les démons aussi. (p. 66)

    21 – Et l’éternité avait rompu comme s’éclipsent les lampes quand on appuie sur le commutateur, si vite que j’en fus pris de court. (p. 89)

    25 – J’étais persuadé que la misère ne relevait pas de la fatalité, qu’elle s’inspirait exclusivement des mentalités. Tout se façonne dans la tête. (p. 90)

    26 – Le soleil oranais se surpassait. (p. 111)

    27 – Les vergers reprirent leur défilé. Les orangeraies et les vignes se donnaient du coude pour conquérir les collines et les plaines. (p. 118)

    28 – A un âge ou l’éveil est aussi douloureux que les premiers saignements chez une fille, ça vous stigmatise au fer rouge. (p. 129)

    29 – J’avais pour Mme Cazenave une profonde admiration. Mes pensées pour elle étaient saines. (p. 169)

    30 – Mme Cazenave avait toujours l’allure aérienne, mais mon cœur ne bondit pas dans ma poitrine. Etait-ce la pluie qui tempérait les passions ou bien la grisaille qui démythifiait les souvenirs ? Je n’avais pas cherché à le savoir. (p. 194)

    31 – Pourquoi moi ? hurlais-je en mon for intérieur. (p. 240)

    Je pense que les Algériens méritent mieux que ces débilités.
    Mais on compte sur Kaddour pour nous aider à comprendre la subtilité des phrases !

  32. J’ai compris que vous acceptiez la morale.

    J’ai compris aussi que vous êtiez d’accord pour un débat sur la morale, la vraie, à condition que ceux qui viennent vous faire la leçon ici aient une adresse mail valide.

    Je refuse de mettre ma vraie adresse mail, moi.

    Car je suis un homme immoral et lâche.

    Vous comprenez ? Pour ouvrir ma gueule, j’ai besoin de me cacher. Je ne veux pas qu’on sache qui je suis.

  33. C’est au salon parisien, le prochain de 2010, que ce filon peut avoir de l’écho !
    Si vous permettez, nous exploiterons ce sujet sur POPULI-SCOOP

  34. Bonjour,

    Le livre de Youcef Dris, à télécharger gratuitement

    http://www.steekr.com/n/50-17/share/LNK45034b4c90748158f/

  35. Yasmina khadra n’a pas refusé la nationalité française, il a une mission à remplir, c’est un militaire et très attaché à sa famille adoptive, l’institution militaire. Franchement que peut lui apporter la nationalité française? 40% de sa notoriété est le fait des consulats de france et il le dit. il était au mexique, n’a-t-il pas joué un act diplomatique en faveur de la france. Pour ses écrits, il n’y a rien dedans, ça ne nécessite pas de prendre son crayon pour reprendre une idée, il n’y a aucune. Des yasmina khadra, il y en a à la pelle et vous pouvez les ramasser, il vous servirait autant que lui et plus intelligemment.

  36. Voilà le marketing de YK, il choisit le monde sépharade pour sa virginité, en quoi Khadra ressemble à Camus, l’écrit rien à voir, l’humanisme: l’un a du sang sur les mains et l’autre s’est servi de sa plume pour dénoncer. voilà sa nouvelle pub:Yasmina Khadra

  37. La misogynie de Yasmina Khadra

    J’ai lu deux livres de YK, ce n’est pas la même main qui écrit, j’ai eu la sensation qu’il y avait au moins deux, parfois plus mais ce qui m’a frappé c’est le pseudonyme qu’il a choisi.

    Il parait que c’est le prénom de sa femme et il avait dit qu’il l’a fait pour rendre hommage à la Femme; mais à travers la lecture de « à quoi rêvent les loups », la question que je me suis posée en tant que femme : à quelle femme rend-il hommage ? à cette « directrice… un bout de femme vif… la bouche comme une incision… Elle paraissait tarabustée, et elle fusilla Hamid du regard » P.52 ou à « ma mère est comme un enfant » P. 54 parce que « ma mère râlait » P.70 et on entendait les « lamentations de ma mère » cette mère est capricieuse et infantilisée et quand elle parle c’est pour « débiter des âneries », que pense YK des filles ? un « battant qui s’ouvrit hargneusement sur une Sonia blafarde…Et elle se mit à se déshabiller» pour se venger du « fumier » qui avait regardé une « allumeuse de bas quartier » P.66.

    YK ne les aime pas et elle n’ont pas le droit à l’existence, une « Putain !» l’adolescente « cette merde » et même morte, elle dérange donc à l’aide d’une «grosse pierre » qu’il « écrasa sur le visage de la fille avec une violence… Hamid frappa encore et encore… » cette « fugueuse » qui était en vérité « une pute de quinze ans ».
    Il y a les « filles de bonnes familles » comme « Hanane » qui « l’avait surpris par sa grâce et son humilité… elle, la compagne de sa vie…radieuse…majestueuse et sereine, le regard pudiquement baissé comme il sied aux filles de bonnes familles» toutes les autres sont des filles de mauvaises familles selon la logique khadrainne.
    Yasmina Khadra est un misogyne qui s’ignore. C’est un ignorant.
    Bravo mr Sarroub pour votre papier; en algérie on le connait mais ici les algériens il les intimide

  38. bonjour Karim Sarroub

    Yasmina Khadra a déjà reconn un plagiat.

    Son livre a été retiré de la vente pour le retrait des parties plagiaires qu’il a reconnu, avant d’être remis à la vente, suite à la plainte de l’écrivain AL-TAHER WATTAR.

    Yasmina Khadra a plagié des passages du livre Al-Laz (1974), de l’écrivain AL-TAHER WATTAR.

    C’est ici, en anglais :
    http://encyclopedia.jrank.org/articles/pages/5769/Khadra-Yasmina-Muhammad-Moulessehoul-1955.html

    Khadra also published several early novels under his real name. Two, Houria and Amen! (both 1984) were published in Algeria. He published three more novels under his real name, one in France— De l’autre coté de la ville (1988; The other side of the city)—and two in Algeria: La fille du pont (1985; The girl on the bridge) and Le privilège du phénix (1989; The privilege of the phoenix), Written during his youth, at age twenty, Le privilège du phénix was blocked because of the presence of a character in the novel named Llaz. He was accused of plagiarism and the novel was withdrawn. It was many years later and only after he made changes that this novel was finally published. Though Khadra refrained from mentioning the name of the writer who accused him of plagiarism, it was in all probability AL-TAHER WATTAR , author of the novel Al-Laz (1974). According to its author, Le privilège du phénix is a modest novel, “managed in an acceptable manner and partially complete
    d” (Ghellal, 2004, p. 310).

    Read more: Khadra, Yasmina (Muhammad Moulessehoul) (1955–) – PERSONAL HISTORY, INFLUENCES AND CONTRIBUTIONS, BIOGRAPHICAL HIGHLIGHTS, PERSONAL CHRONOLOGY:, MY NOVELS DO NOT SPEAK ABOUT TERRORISM

  39. Bonjour,
    j’ai lu quelques un de vos commentaires et je trouve cela tout simplement pathétique ! Juger un écrivain comme vous le faites est honteux ! Pour certains je voudrais dire qu’on a pas le droit de juger un livre si nous l’avons pas lu. Et pour d’autre la jalousie est un mauvais défaut. J’ai rencontré Yasmina Khadra! C’est un homme formidable, honnête, et surtout courageux pour supporter toutes ces méchancetés « gratuites ». Et puis ce qui me choque le plus c’est qu’il y a des personnes qui disent que Y.K n’est pas l’auteur de ses livres, j’espère vraiment que c’est une blague, vous n’avez aucune preuve et vous en n’aurez jamais car tout cela est faux ! M.Khadra n’a jamais plagié sur aucune oeuvre de Youcef Dris , tout cela n’est que mensonge! Et enfin Yasmina Khadra est un algérien et il le restera. Oui, il le restera car il aime son pays, il l’a toujours aimé et il ne changera jamais sa nationalité algérienne pour une autre je peux vous le garantir!
    Que Dieu le protège!

  40. bonjour Ghizlène,

    Selon vous, les journalistes américains n’ont pas écrit que Yasmina Khadra a reconnu le plagiat?

    Vous pensez que les journalistes américains et Karim Sarroub mentent?

    Dites nous.

  41. « Malgré mon travail d’écrivain, on essaie toujours de m’occulter derrière un uniforme ou derrière une position politique…. Je crois que chaque homme a le droit d’avoir une réaction propre à lui, mais quand il s’agit d’écriture, Camus devient tout à fait autre chose. C’est une magnificence, même si ce qu’il écrit sur l’Algérie n’est pas exactement ce que je ressens. » quelques paroles de YK publié dans le journal l’Humanité.
    Dire à YK qu’il a été militaire semble le déranger d’après ses propos mais c’est la réalité et il ne s’en cache pas il reste très attaché à l’armée. La « position politique » en tant que fonctionnaire du CCA, il a fait son choix politique. Et pour Camus, il n’explique pas ce qu’il veut dire par « magnificence » mais qui n’écrit pas pour YK car « A son époque, il ramenait tous les autochtones à l’Arabe alors que le peuple algérien était composé de Berbères, de Touaregs, d’Arabes, de juifs. » non le peuple était l’Arabe ou le Musulman et le juif était français suite au décrêt crémieux, la politique du colonialiste était diviser pour régner et aujourd’hui, le peuple est algérien et basta. YK voudrait être le Camus du 21eme siècle!

  42. Toute cette histoire de plagiat n’a eu aucun écho en Algérie, ni la presse, ni les libraires encore moins chez l’éditeur de Youcef Dris Aucun d’eux ne se s’est « attaqué » à ce sujet (plagiat aujourd’hui avéré). Imaginons que ce soit l’inverse qui se soit produit, c’est-à-dire que ce soit Youcef Dris qui aurait plagié Yasmina Khadra. Je suis persuadé que Dris aurait eu les pires problèmes, et que les médias algériens auraient sauté sur le sujet avec une telle virulence que le pauvre auteur des AMANTS DE PADOVANI ne devrait son salut que dans la fuite et l’exile.

  43. Déplaisir de lire

    Selon l’encyclopédie, en vérité son livre a été retiré et interdit à la vente. Motif : plagiat.

    Il a accepté le retrait du livre pour ne pas éveiller les soupçons, pour ne pas gonfler l’affaire. Il voulait l’enterrer.

    http://kleinjonathan.wordpress.com/

  44. J’ai entendu parler de cette affaire en Algérie.
    Si on vous suit, Yasmina Khadra a tout pris, l’essentiel de l’histoire, du moins l’histoire des deux amants, le contexte, les faits, et la photo. Il est simplement fou ou inconscient.
    Vous savez Youcef Dris est pauvre et pas célèbre. Qui s’en soucie ? Les ressemblances énumérées dans votre note sont en effet nombreuses et très troublantes.

  45. Merci à Jonathan Klein

    Thank you Jonathan Klein

    On comprend mieux maintenant.

  46. Bonjour Karim Sarroub,

    Je me permets de mettre un lien d’un tout nouveau forum qui vient de se créer en Belgique.

    “Que pensez vous des plagiats de Yasmina Khadra ?”

    http://litterature.leforum.eu/t3-Que-pensez-vous-des-plagiats-de-Yasmina-Khadra.htm

    merci à vous

  47. Bonjour
    J’admire le courage de Sarroub pour oser s’attaquer à un gars comme Khadra, protégé mieux encore que Bouteflika dans son pays, mais Ô combien vulnérable dès qu’il en sort. J’ai lu les amants de Padovani et les critiques de la presse algérienne à son sujet et en son temps (2004) voir ci-après: http://home.nordnet.fr/~jcpillon/piedgris/Auteurs/Dris.html
    Le plagiat commis par Khadra à l’encontre de Youcef Dris est abject, et je ne reviendrai pas là-dessus. Là où je suis moins d’accord avec Sarroub, c’est lorsqu’il dit en parlant de Dris qu’il est inconnu même chez lui. Youcef Dris a participé en France au Maghreb des livres en février 2009, à tous les Salons du livre en Algérie depuis 2004, et continue d’écrire, puisqu’il vient de publier coup sur coup deux livres, un sur LES MASSACRES D’OCTOBRE 1961 à Paris, et un nouveau roman intitulé LE PUITS CONFISQUE, du même style que les AMANTS DE PADOVANI, mais dont l’histoire se déroule au SAHARA dans les années 1940 à 1962. Je tiens ça de son blog: http://blog.aufeminin.com/blog/see_378975_1/Afrique-du-nord

  48. Voici un article de presse:

    Rachid Boudjedra « répudie » Yasmina Khadra

    Le romancier Rachid Boudjedra met en doute les qualités d’écrivain de Yasmina Khadra et hésite à qualifier sa production de littérature. Dans une sortie qui fera certainement des vagues, l’auteur de « Les figuiers de Barbarie », son dernier ouvrage, descend en flammes l’écrivain le plus médiatisé d’Algérie :

    « Franchement, je n’aime pas la littérature de Yasmina Khadra. Ce n’est même pas une littérature à mon point de vue. C’est une littérature de loisir. Elle est liée à l’actualité chaude. C’est la seule explication qu’on trouve à des romans tels que L’attentat, Les hirondelles de Kaboul ou Les sirènes de Baghdad ! », a déclaré Rachid

    Boudjedra, avant d’enfoncer encore plus le clou : « Yasmina Khadra n’est pas un écrivain dans le sens noble du terme. Autrement dit, un écrivain qui pose des questions et qui s’angoisse. Moi, je ne pourrais jamais écrire sur l’immédiat. Il appartient aux journalistes de le faire», a-t-il ajouté.

    « Le plus drôle, poursuit Boudjedra ironique, comme pour éloigner encore plus Yasmina Khadra de son univers, est que Yasmina Khadra disait que j’étais son écrivain préféré et que je l’influençais. Dans ses livres, je n’ai jamais trouvé cette influence. »

    L’auteur de La répudiation a tenu ces propos à l’espace Noun à Alger, à l’occasion de la sortie de son dernier roman, « Les figuiers de Barbarie », paru aux éditions Barzakh en Algérie et Grasset en France.

  49. Moi je veux rebondir sur la misogynie de yasmina khadra, fahla a bien pointé le problème qui se dégage dans les écrits qui n’est pas littérature, ce n’est pas romancé.comment le classer? quant à la femme, il y a trois catégories, la génération de nos mamans que khadra infantilise alors que c’est totalement faux; ce sont des femmes porteuses d’une culture profonde. la deuxième catégories comme l’a souligné fahla à travers le schéma qu’il présente c’est à dire une femme au « regard dur » et même « cruel » et le cliché de la femme « modèle » qui doit être l’ombre de son mari. Khadra est un homme du système et il s’est saisi de la culture pour pouvoir servir la dictature militaire néo-coloniale. Ce qui lui manque c’est le don de l’écriture!

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