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Face à l’indécence, Taoufik Ben Brik vient de refuser toute grâce présidentielle

karim sarroub ben brik a re
Des négociations entre la présidence et la famille Ben Brik ont eu lieu dimanche 07 mars et jeudi 11 mars. Elles ont été menées en trois séances (dimanche, mardi et jeudi) dans le pénitencier de Siliana.

La partie présidentielle était représentée par un avocat et un conseiller du ministre de l’Information.

Les Ben Brik, c’était Taoufik, toujours détenu, et son frère cadet, Jalel.

La base des négociations était une proposition du couple présidentielle qui se résume en :

La signature du journaliste Taoufik Ben Brik d’un engagement à ne plus « nuire » au président et à sa famille.

En contrepartie, le président libère Taoufik Ben Brik le 11 Mars à 18h, retire l’affaire de « sa flic » à Paris, laisse le frère cadet de Ben Brik (Avocat) exercer, et supprime les peines de l’ami de Taoufik Ben Brik, Lumumba Mohsni (Réfugié politique installé à Marseille).

Les négociations n’ont pas abouti parce que Taoufik Ben Brik trouvait la proposition indécente, touchant son éthique et l’essence de son travail (sa liberté : la liberté de sa parole et de sa plume).

Taoufik Ben Brik déclare qu’il refuse toute grâce qu’elle soit présidentielle ou judiciaire, qu’elle soit à la date du 20 Mars ou autre, parce qu’il croit que celui qui a besoin d’être gracié c’est le « vieux petit dictateur ».

Taoufik Ben Brik appelle à ne plus parler de sa santé et déclare qu’il va très bien et que l’air des montagnes lui fera du bien. Il rappelle à toutes et à tous qu’il est prisonnier d’opinion et qu’il va continuer la lutte avec son peuple pour toutes les libertés et pour une Tunisie de Dignité.

Maître Jalel Ben Brik Zoghlami

Pour plus d’informations, contactez le 00 216 23 216 534

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Texte poétique de Taoufik Ben Brik depuis la prison de Siliana

« KHANNIBAL »

Voici que se répand ce que dissimule Zallâj le cimetière, quand demeure insignifiant ce qu’exprime la ville.

L’ossuaire dort à même des mappemondes faites de vers de terre. Il dort en attendant que ressuscite Lazare et qu’il revienne camper au cœur de la cité. De ce blanc qu’il abolisse la béante.

Moisissures de tout bord, éparses sur des barbelés électrifiés. Des registres épuisés d’autant de points en suspension.

Le croissant de lune glisse vers sa plénitude, aspirant le sang rituel pour que les hauts fourneaux en béton touchent dans le même élan autant de gratte-ciel accoutumés à la fumée.

Les mains enfouies dans les rets de l’intrigue bloquent en plein enfantement la lionne.

Un fornicateur accomplit sa prière au nom de l’Adonis d’une autre pécheresse. L’oreille est tendue pour capter un chuchotement si ténu proférant des paroles sans pudeur.

Pourquoi alors montent les cris des rites pour imposer le carême du moine.

Fais parader ton paon au cœur des enchères, et poursuis ton chemin. Quelle place serait assez vaste pour que tu déploies ta roue ?

Débris de verre reflétant l’éclat de l’or.

Diadème usurpé.

L’ivoire de mes aïeux, gisement de ma preuve.

Ces machines ruminent leurs chaînes. N’en quitte pas des yeux le métal. Et tends-moi le labeur de ta paume, que je t’enseigne comment tu dois serrer la main droite des Innommables. Abandonne tes rênes et garde-toi de brider le hennissement de ton cheval. Car c’est dans son garrot que se trouve mon sacrifice.

Traduit de l’arabe par Omeyya Seddik

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Ni dieu ni maître, ni soutien à Taoufik Ben Brik

Amis Tunisiens, ce n’est pas vous qui êtes aimés, c’est la Tunisie

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