« L’Algérie, De Gaulle et la bombe », le nouveau documentaire de Larbi Benchiha

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La première diffusion de « L’Algérie, De Gaulle et la bombe » est prévue le 27 mars 2010 à 15H25 sur France 3 Bretagne, sur France 3 Pays de Loire, et sur France 3 Corse.

Le 13 février 1960 à 7h04, la première bombe nucléaire française explose dans le désert du Sahara au sud de Reggane.

Cette explosion se fait contre l’avis des USA, de l’URSS et de la Grande Bretagne. Les trois puissances atomiques de l’après-guerre viennent de signer un moratoire contre les essais atmosphériques et la France est visée directement par ce moratoire.

La bombe, le général de Gaulle la veut à tout prix. Le pays est en pleine guerre d’Algérie mais dans le sud saharien, loin des combats qui déchirent deux communautés, les expériences et les tirs se succèdent sans discontinuer même pendant le putsch des Généraux.

De Gaulle est pressé, alors on multiplie les tirs, et comme les Américains ou les Anglais ne veulent absolument pas que la France entre à son tour dans le concert des nations nucléaires, ils se gardent bien de donner au Français la moindre information. Il faut tout inventer, tout imaginer, on prend des risques, beaucoup de risques, certains en paieront le prix fort !

La bombe, voulue par de Gaulle, a été un des enjeux secrets de la guerre d’Algérie, elle a pesé lourdement dans toutes les tractations secrètes entre Paris et le FLN. Le Maroc a eu son indépendance, la Tunisie aussi et les limites de leur territoire ce sont arrêtés aux portes du désert car si depuis des années le gouvernement sait que l’Algérie sera un jour indépendant le Sahara, ou se font les essais nucléaires, ne fait pas partie des tractations. Il doit rester français.

En Algérie, les futures responsables de la jeune République rêvent d’un grand pays qui deviendrait un acteur majeur en Afrique. Le FNL négocie durement et ne lâche rien. Alors oui ce sera l’indépendance, avec le Sahara en prime, mais les Français obtiennent l’essentiel : le maintien sur place de la base expérimentale nucléaire.

Quand, en 1962 après les accords d’Evian, les rapatriés quittent en masse l’Algérie devenue indépendante, des militaires et des scientifiques français vont continuer tranquillement pendant plusieurs années leurs essais au sud du Sahara.

C’est cette histoire peu connue que ce film va raconter.

Le film fonctionnera comme un voyage rythmé dans l’espace et le temps entre la France et l’Algérie.

Il sera construit sur les témoignages des acteurs directs de cette histoire. Ils vivent aujourd’hui en France ou en Algérie. Pour la plupart ils n’ont pas vraiment compris ce qui se passait et quels étaient les enjeux de ce qu’ils ont vécu.

Ce premier niveau constitue la base sur laquelle je vais construire mon film. Une histoire racontée par des quasi inconnus, des gens comme vous et moi, de simples soldats, des habitants des villages voisins. Ils nous livreront leurs témoignages et pour certains les souffrances qui les accompagneront durant toute leur vie. Les essais nucléaires se sont faits dans la précipitation, les effets réels d’une explosion n’étaient pas, loin s’en faut, parfaitement connus. Beaucoup se sont retrouvés trop près ou sont venus inspecter les lieux trop vite.

Pour d’autres leur présence à proximité avait échappé au service de surveillance mal informé ou mal préparé. Une fois les Français partis et l’indépendance obtenue, les autorités algériennes n’ont pas vraiment pris en compte les conséquences à long terme des installations restées sur place.

Ce premier niveau de témoignage sera mis en perspective par les récits des acteurs directs des négociations entre Paris et le FLN. Eux ont participé à l’élaboration de ces accords, ils nous diront comment le poids de la bombe a pesé dans l’histoire de l’indépendance de l’Algérie. Leurs récits viendront en contrepoint pour donner un éclairage direct aux événements.

Le troisième niveau viendra des analyses de Benjamin Stora, connu pour ses travaux sur l’Algérie, de Maurice Vaisse, spécialiste des accords d’Evian et de Mohamed Harbi, historien algérien.

Le discours officiel français en charge de la mise en place du programme nucléaire sera donné par les archives des actualités de l’époque. Mais il y aura aussi les archives non autorisées, les images (photographies et films) prises clandestinement par les témoins et qui donneront un point de vue autre que celui des militaires.

Larbi Benchiha
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Vent de sable (58 mn)
(Début du film après une vingtaine de secondes)

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